Les parents le savent bien : la question du premier cellulaire divise les familles. Une nouvelle étude internationale vient alimenter le débat en pointant du doigt les risques d’un équipement trop précoce. Verdict : mieux vaut patienter jusqu’à 13 ans, voire 14, pour préserver l’équilibre psychologique des enfants.
Des conséquences plus lourdes qu'on ne le pensait
L’enquête, qui a suivi plus de 100 000 jeunes adultes dans le monde, dresse un tableau préoccupant. Les chercheurs ont creusé le lien entre l’âge du premier smartphone et l’apparition de troubles : agressivité, isolement, hallucinations…
Le constat frappe par sa brutalité. Les enfants équipés avant 13 ans présentent davantage de symptômes inquiétants une fois devenus adultes. Pire encore : parmi les jeunes femmes qui ont eu leur premier téléphone à 5 ou 6 ans, près d’une sur deux rapporte avoir eu des idées suicidaires.
"Plus tôt ils l'ont, plus ça marque"
Tara Thiagarajan, la neuroscientifique qui a dirigé ces travaux, ne mâche pas ses mots. Pour elle, c’est simple : plus un enfant découvre tôt l’univers des smartphones et des réseaux sociaux, plus cela façonne durablement sa vision du monde. À un âge où le cerveau se construit encore, cette exposition massive perturbe le développement émotionnel.
Sa recommandation ? Tenir bon jusqu’à 14 ans si possible, et surtout préparer le terrain. « Quand ils en ont un, les parents doivent prendre le temps d’expliquer comment ça marche, les pièges à éviter. »
La réalité du terrain
Seulement voilà, sur le terrain, c’est une autre histoire. Au Canada, les enfants décrochent leur premier smartphone à 11 ans et demi en moyenne. Sept enfants sur dix naviguent déjà quotidiennement sur internet, y consacrant jusqu’à quatre heures par jour pendant les vacances.
Un décalage qui met les familles face à un dilemme : résister à la pression sociale ou céder au « tout le monde en a un ». L’étude apporte des arguments de poids aux partisans de la patience, mais elle ne résout pas le casse-tête quotidien des parents.